Position de principe de l’Association du Sacré Cœur de Jésus relative aux interdictions de célébrer la Sainte messe tridentine à Moscou

C’est avec regret et consternation que nous nous voyons obligés d’informer que la messe du Jeudi saint du 13 avril 2017 a été interdite pour la communauté catholique traditionnaliste de Moscou à la cathédrale de Notre Dame de l’Immaculée Conception, et qu’elle ne figure donc pas dans les horaires des messes pour notre communauté.

De telles interdictions ont déjà été prononcées dans le passé. Rappelons-nous que nous avons dû informer de telles situations dans un passé récent.

C’est avec regret et consternation que nous nous voyons obligés d’informer que la messe du Jeudi saint du 13 avril 2017 a été interdite pour la communauté catholique traditionnaliste de Moscou à la cathédrale de Notre Dame de l’Immaculée Conception, et qu’elle ne figure donc pas dans les horaires des messes pour notre communauté.

De telles interdictions ont déjà été prononcées dans le passé. Rappelons-nous que nous avons dû informer de telles situations dans un passé récent.

Une des premières interdictions a été prononcée pour le 8 décembre 2015 par le père Josef Zaniewski SDB, responsable des questions spirituelles à la cathédrale. Il a motivé sa décision par le fait que tous les paroissiens devaient participer à la messe solennelle présidée par l’archevêque Mgr Paulo Pezzi puisque le 8 décembre est la fête de la dédicace de la paroisse et qu’en outre en 2015 ce jour coïncidait avec le début de la nouvelle année jubilaire de la Miséricorde (08.12.2015-20.11.2016).

La dernière fois la messe a été interdite le 29 janvier 2017, à l’initiative du père Vladimir Kabak SDB, responsable des questions spirituelles à la cathédrale. Il a justifié sa décision par le fait que le 29.01.2017 la paroisse fête la mémoire de saint Jean Bosco, fondateur de la congrégation des Salésiens et le 25e anniversaire de l’apostolat des salésiens à Moscou, et que tous les paroissiens doivent dont participer à la réunion de dimanche matin.

D’autres interdictions ont été prononcées, liées au souhait des curés que les paroissiens viennent à la messe Novus Ordo à l’occasion de telle ou telle fête.

Ainsi toutes les interdictions étaient liées au souhait des curés de montrer l’unité de la paroisse en forçant le plus grand nombre de paroissiens à venir à la messe Novus Ordo. Or cette unité n’est pas possible si elle se fait par la contrainte. Résultat, nous voyons que ceux qui sont attachés à la forme extraordinaire du rite romain sont considérés comme des catholiques de deuxième ordre.

Nous souhaiterions exposer notre vision de la situation.

Ces interdictions n’ont aucune justification théologique. De plus, elles vont à l’encontre des normes du Motu Proprio Summorum Pontificum de Sa Sainteté le pape Benoît XVI du 07.07.2007.

La messe tridentine a commencé à être célébrée régulièrement en 2010. Dans le décret n° 34/08 du 08.04.2008 le père Augustyn a été nommé par l’archevêque responsable du Service liturgique et pastoral (forma extraordinaria) de la communauté des fidèles attachés à la forme extraordinaire du rite romain, en conformité avec le Motu Proprio.

À l’heure actuelle la messe tridentine est célébrée par le père Augustyn dans la grande crypte de la cathédrale chaque dimanche et la plupart des fêtes tombant en semaine. L’assistance est en moyenne de 30-40 personnes. Selon le rite extraordinaire dans notre communauté ont été célébrés les sacrements et offices suivants : baptême (3.05.2009, 7.10.2009), confirmation (12.06.2015), mariage (25.07.2015), ainsi qu’absoute (23.07.2012). Le 20 juin 2010 l’archevêque a procédé à la consécration de l’autel sur lequel le père Augustyn célèbre la messe.

L’activité de notre communauté et du père Augustyn sont conformes aux normes du Motu Proprio.

Nous souhaiterions donner des exemples concrets d’articles normatifs relatifs à la célébration des messes tridentines.

Le Motu Proprio Summorum Pontificum ne mentionne effectivement pas d’exigences quant à la célébration de la messe dans la forme extraordinaire du rite romain. D’un autre côté, il n’est pas stipulé qu’on puisse interdire à tout moment la messe tridentine et imposer aux paroissiens de participer à la messe Novus Ordo. Le saint père Benoît XVI tient à voir la bonne volonté de tous.

Dans le Motu Proprio il écrit :

Art. 5. § 1. Dans les paroisses où existe un groupe stable de fidèles attachés à la tradition liturgique ancienne il est instamment recommandé au curé de la paroisse d’accéder à leurs demandes de célébration de la Sainte Messe selon le rite du missel romain édité en 1962. Il doit prévoir que le bien de ces fidèles soit conforme au soin pastoral habituel de la paroisse sous la direction de l’évêque conformément au canon n° 392, en évitant toute divergence et en recherchant le maintien de l’unité de toute l’Église.

Art. 7. Si un groupe quelconque de fidèles laïcs parmi ceux dont traite l’article 5 § 1 n’obtient pas du curé de la paroisse ce qui a été demandé, qu’ils en informent l’évêque du diocèse. Il est instamment recommandé à l’évêque de satisfaire leur demande. S’il ne peut pas assurer la célébration d’un tel office, la demande est soumise pour examen à la commission pontificale Ecclesia Dei.

Le 13 mai 2011 a été publiée l’instruction Universæ Ecclesiæ de la commission pontificale Ecclesia Dei portant sur l’application pratique des normes du Motu Proprio.

Sur les objectifs du Motu Proprio Summorum Pontificum l’instruction stipule ce qui suit :

« 8b) Garantir l’usage de cette liturgie à tous ceux qui en font la demande en se rappelant que la possibilité de recourir au rite de la liturgie romaine telle qu’elle était en 1962 est donnée à tous les fidèles et doit être interprétée en leur faveur dans la mesure où elle leur est destinée. »

En ce qui concerne les Normes particulières, il est dit dans l’instruction Universæ Ecclesiæ :

« 13. Conformément au Code de droit canon, les évêques diocésains doivent suivre les affaires liturgiques pour que le bien commun soit observé et que tout se déroule dans leurs diocèses de façon digne, pacifique et sereine, conformément à la volonté du Pontife romain clairement exprimée dans la Lettre apostolique Summorum Pontificum. Si une divergence apparaît ou si un doute subsiste dans ce qui concerne la célébration sous la forme extraordinaire, le jugement en la matière revient à la commission pontificale Ecclesia Dei. »

En ce qui concerne la sainte messe du Jeudi saint, nous attirons l’attention sur ce qui est écrit dans l’instruction sur les Trois jours sacrés.

« 33. Tout groupe de fidèles attachés à la tradition liturgique ancienne, si un prêtre est en mesure de le faire, a droit à la célébration des Trois jours sacrés dans la forme extraordinaire. À défaut d’église ou d’oratoire réservé à la célébration exclusive des offices dans cette forme, que le curé ou l’ordinaire du lieu proposant un prêtre prêt à les remplir propose une meilleure possibilité pour satisfaire le bien des âmes sans exclure la possibilité d’une célébration réitérée des offices des Trois jours sacrés dans une église ou l’autre. »

Tout ce qui précède nous est présenté de la façon suivante.

Pour remplir les dispositions stipulées dans le Motu Proprio l’évêque du lieu délègue une partie de l’œuvre pastorale à un prêtre compétent. Ce prêtre prend la responsabilité de célébrer la messe selon le missel de 1962 et d’assurer la direction spirituelle de la communauté des paroissiens attachés à la liturgie d’avant la réforme. L’évêque soutient ce prêtre et prend les bonnes décisions pour le bien de ces fidèles. Cependant le droit de vivre complètement en accord avec la tradition d’avant la réforme, selon le missel de 1962 est non seulement le droit des paroissiens mais aussi celui du prêtre. Le prêtre qui prend soin de notre communauté traditionnelle, le père Augustyn, est heureux de la tâche qui lui incombe, il aime sincèrement la Messe tridentine, la spiritualité traditionnelle et il veut célébrer complètement le missel de 1962. Même l’interdiction ponctuelle de célébrer la Messe est une atteinte grave portée aux droits tant des fidèles que du prêtre dans la mesure où ce dernier accompagne le groupe non pas parce qu’il doit le faire mais parce qu’il partage totalement la teneur et les objectifs de la tradition.

Une telle interdiction à l’égard du prêtre, approuvé par l’évêque, est en soi absurde et ne peut que semer la confusion et la discorde au sein de la communauté et de la paroisse.

Ni le curé, ni le responsable des questions spirituelles n’ont le droit d’interdire à un prêtre de célébrer la messe tridentine puisque ce dernier en a l’autorisation par le Motu Proprio, et donc les instructions de ce type données au sein de sa congrégation n’ont pour lui aucune valeur. De plus, ces interdictions vont directement à l’encontre du Motu Proprio dans lequel il est stipulé que le curé doit non seulement ne pas empêcher la célébration de Messes tridentines mais aussi soutenir le groupe de fidèles attachés à la tradition liturgique ancienne.

Nous revendiquons ce qui suit :

  1. Obtenir des explications sur la façon dont ces interdiction peuvent exister et quel est l’avis sur cette question de Mgr Paulo Pezzi CL, supérieur de l’archevêché catholique romain de la Mère de Dieu de Moscou.

  2. Obtenir l’autorisation de célébrer la messe sous la forme extraordinaire de rite romain le Jeudi saint 13 avril 2017 puisque toutes les conditions de l’instruction Universæ Ecclesiæ, p. 33 sont remplies. Nous pouvons trouver avec le père Augustyn un moyen de rendre cela moins pénible pour lui.

  3. Obtenir qu’à l’avenir il n’y ait plus de telles interdictions pour que notre communauté de Moscou puisse vivre sans intervention extérieure sa vie spirituelle découlant du Saint sacrifice célébré dans le rite romain sous sa forme extraordinaire.

Pour l’Association du Sacré Cœur de Jésus

Gregor Huber

Moscou, le 6 avril 2017